Conférence Salon du Fromage et des Produits Laitiers : revue de tendances pour 2024
Le Salon du Fromage et des Produits laitiers organisait le dimanche 25 février une table ronde consacrée aux perspectives 2024 pour les crémiers fromagers. Résumé synthétique.
Même si la lucidité était également de la partie, l’optimisme était cependant de mise au cours de cette table ronde sur les perspectives 2024 pour les crémiers-fromagers réunissant David Bazergue (délégué général de la Fédération des Fromagers de France), Annick Polese (présidente de l’Union des Fromagers Auvergne-Rhône-Alpes), Sébastien Vermeulen (président des Fromagers de Hauts-de-France) et Romain le Texier (pôle Prospective du CNIEL).
Etat des lieux
Mais comme toute bonne prospective commence par un état des lieux, David Bazergue a ouvert les débats en présentant les chiffres clés de la profession. On retient notamment que l’on compte aujourd’hui 4 200 points de vente (pour 4 000 entreprises, créées pour les trois quarts depuis 2010) sur le territoire français. 60 % de ces commerces se placent dans la catégorie « magasins traditionnels », 20 à 25 % font de la vente en marché, le reste étant constitué de magasins hybrides. Au final, on compte environ une crémerie-fromagerie pour 17 000 habitants et 15 % des Français sont clients.
Revue de tendances
Au fil de la table ronde, le public a pu discerner quelques tendances marquantes pour 2024.
- La moindre croissance du nombre de créations de crémeries-fromageries (rythme de 200 créations par an contre 300 environ les années précédentes),
- La progression des magasins hybrides, proposant d’autres produits à côté du fromage,
- Une crainte de l’inflation qui doit pousser les crémiers-fromagers à « montrer qu’ils peuvent proposer des produits à la portée du portefeuille de leurs clients » (Annick Polese),
- La progression des ventes par internet, qui a pris le relais pendant la période du Covid et qui a forcément de l’avenir,
- Les opportunités de l’IA, « notamment pour la gestion des ratios et des stocks » (Sébastien Vermeulen),
- Le souci du manque de main-d’oeuvre, commun à tous les métiers de bouche,
- Les changements de goût générationnels, plus favorables au développement de la raclette et des fromages fondus qu’à celui du camembert.
En conclusion, David Bazergue a souligné les quatre sujets de préoccupation majeurs pour les crémiers-fromagers en 2024 : l’inflation (1), la baisse d’activité (2), le prix de l’énergie (3) et le recrutement (4).