Confréries fromagères, les meilleures ambassadrices du fromage
L’amour du fromage trouve son expression la plus colorée dans les nombreuses confréries fromagères qui ont vu le jour en France au cours du dernier siècle. Des initiatives conviviales qui vont bien au delà du goût de la coutume et de l’apparat.
« Honni soit qui, sans fromage, prétend à bonne table rendre hommage » : telle est la devise de la Confrérie des Chevaliers du Taste Fromage, créée en 1954 et qui se présente comme « la plus ancienne confrérie fromagère de France », avec plus de 15 000 membres depuis sa fondation dont 500 membres actifs.
La doyenne des confréries n’est pas un cas isolé dans l’Hexagone, loin et même très loin s’en faut…
Il y a bien sûr la Guilde Internationale des Fromagers, créée en 1969, et qui revendique plus de 9 000 membres en France et dans le reste du monde. Mais au hasard des recherches, on croise également la route de la Commanderie du fromage de Saint-Nectaire, des Chevaliers du Brie de Melun, de la Confrérie des Chevaliers du Taste-Fromage de Langres ou encore de celle du Taste-Fourme de Laguiole et des Grands Fileurs d’Aligot de l’Aubrac.
Une liste qui ne prétend nullement à l’exhaustivité !
L’importance du cérémonial
La plupart de ces confréries mettent un point d’honneur à respecter les usages du genre, en mettant en place une organisation par grades (compagnons, chevaliers, officiers, commandeurs, chambellan, …) et en veillant à la tenue régulière de chapitres, souvent organisés en accompagnement de grands rendez-vous fromagers ou agricoles.
L’aspect cérémonial est évidemment fondamental. À côté des dégustations, les cérémonies d’intronisation constituent généralement l’un des moments forts des confréries et contribuent à renforcer la cohésion entre les membres en célébrant l’unité autour de la passion commune pour le fromage, illustrée par force devises et chants traditionnels.
Au-delà du folklore
Mais comme toute confrérie qui se respecte, nos confréries fromagères se distinguent également par les tenues de leurs membres, qui laissent souvent une large place aux drapés, brocarts, houppelandes, médailles, blasons et chapeaux baroques. Un apparat qui ne vise pas simplement à amuser la galerie, comme le souligne Claude Leduc, grand maître de la Confrérie du Maroilles, dans un entretien publié sur le site de l’interprofession laitière française produits-laitiers.com : « Ce n’est pas du folklore pour le folklore, mais un outil de promotion qui a démontré son utilité. (…) Quel meilleur moyen de se faire remarquer, dans une foire ou un défilé, qu’en revêtant un costume original et spectaculaire qui rappelle les robes des notables de l’Ancien Régime ? ».
Une stratégie vestimentaire payante, donc, et qui révèle peut-être la vraie nature de ces confréries : une volonté de préserver des savoir-faire ancestraux, de le transmettre aux générations futures, de les faire vivre à travers des événements spectaculaires et conviviaux (dégustations, concours…) qui permettent de créer des liens solides entre producteurs, consommateurs et amateurs de fromage.
Au-delà du folklore, les confréries fromagères viennent souligner cette évidence : le fromage n’est pas seulement un aliment, mais aussi le meilleur des vecteurs pour les valeurs d’un terroir.
D’ailleurs, on espère toutes les retrouver du 07 au 09 Juin 2026, lors de la prochaine édition du Salon du Fromage et des Produits Laitiers !